Blason de Pont-d'Ouilly : “de gueules au pont de trois arches d'or sur une rivière d'azur où nage un poisson aussi d'or, surmonté d'un léopard du même”.
Bienvenue à Pont-d'Ouilly
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Calendrier et Manifestations

Actualité 2014 - 70ème anniversaire du Débarquement

www.dday-overlord.com
Programme 70ème Mairie

Pour la commémoration du 70ème anniversaire du Débarquement, le Pays de Falaise expose sur le thème de l'Occupation à la Libération.
A Pont-d'Ouilly, de grandes affiches sont placées sur les façades de la Mairie et des Halles, un ensemble de 6 panneaux est disposé sur les bords de l'Orne le long de la Promenade du Docteur Alain Thomas, et 4 autres affiches sont également proposées dans l'entrée des Halles.

1 - Morts pour la France...

Panneau 1 Jean Formey de Saint-Louvent sur La Manche

Le baroud d’honneur du 17 juin 1940

Engagé aux Pays-Bas et en Belgique en mai 1940, le 224ème régiment d’infanterie est évacué de Dunkerque pour l’Angleterre puis débarqué à Brest. Une de ses compagnies rejoint Pont-d’Ouilly le 17 juin ; les deux officiers qui la commandent trouvent la mort en défendant le pont. Ainsi périssent le lieutenant Jean Formey de Saint-Louvent, un Caennais et son adjoint le sous-lieutenant Félix Rouy.

Autre rescapé de Dunkerque en provenance d’Alsace, le 1er escadron du GR 32, élément d’arrière-garde de la 43ème division d’infanterie, prend position à Pont-d’Ouilly le 17 juin vers 10 heures. Le lieutenant qui commande le peloton de mitrailleuses mesure la difficulté de la situation. La cohue des réfugiés, l’enchevêtrement de véhicules civils rend impossible toute manœuvre efficace. Malgré cela, l’ordre est de tenir le pont qui, faute d’explosifs, n’a pu être détruit et on place mitrailleuses, fusils mitrailleurs et mortiers de part et d’autre du fleuve.

Des motocyclistes allemands, camouflés dans le lot de réfugiés, ouvrent le feu. Le peloton riposte et stoppe la colonne ennemie. Les combats se prolongent jusqu’à 17 heures. A court de munitions, sans nouvelles de ses supérieurs, le lieutenant Lecomte se résoud à décrocher vers Saint-Marc-d’Ouilly et à battre en retraite.

Au même moment au carrefour de la Pautiche, le courageux comportement d’une batterie de 75 placée sous les ordres du maréchal des-logis-chef Duclos retient pendant plusieurs heures, au prix de pertes sévères, les avant-gardes de la 7ème Panzerdivision du maréchal Rommel.

2 - 22 mai 1941, La Wehrmacht manœuvre à Pont-d'Ouilly

Panneau 2 La Wehrmacht manoeuvre sur l'Orne

Étonnant reportage photographique réalisé par un soldat des troupes d’occupation. Le thème de la manœuvre est sans doute la traversée de l’Orne avec des radeaux de fortune, en imaginant que le pont a été détruit. On est au mois de mai et le débit du fleuve a été grossi par les pluies printanières.

Après la destruction du pont en août 1944, lorsqu’il faudra effectuer ce franchissement lors des combats, le modeste fleuve côtier se sera assagi. Au cœur de l’été, il est en effet possible de le traverser à gué en plusieurs points. Ce sera d’ailleurs l’opportunité saisie par les troupes britanniques qui franchiront l’Orne à gué à vingt-cinq kilomètres en aval à Grimbosq.

3 - Partez sur le champ ! Vous n'avez pas une minute à perdre !

Panneau 3 La Grande Rue

Bâti en amphithéâtre autour des rives de l’Orne et du Noireau et de la route de Condé à Falaise, le bourg de Pont-d’Ouilly (alors Saint-Marc-d’Ouilly et Ouilly-le- Basset) constitue un objectif stratégique important. Cette situation particulière lui vaut d’être bombardé à plusieurs reprises en juin, juillet et surtout début août 1944.

Dès les premiers jours qui suivent le Débarquement, le bourg voit passer les réfugiés de la région caennaise, puis les troupes allemandes en retraite vers le sud et enfin les libérateurs britanniques. Subissant attaques et contre-attaques, évacuations forcées, pillages et humiliations par un occupant aux abois, la population civile paie un lourd tribut à la libération tant attendue. Vingt-deux victimes civiles, onze femmes et onze hommes, ont été recensées.

La liberté recouvrée s’accompagne d’images aujourd’hui bien connues : libérateurs fleuris, distribution de pain blanc, de chocolat et de cigarettes anglaises, résistants défilant en armes. Le docteur de la ville, Roger Cornu (futur maire), résistant, arrêté le 25 mars 1944 et déporté le 15 juillet à Neuengamme sous le matricule 36 696, manque à ses concitoyens. Puis la vie reprend tant bien que mal dans les ruines. Il faudra attendre presque dix ans pour voir s’amorcer la Reconstruction.

4 - Les avions y revinrent jusqu’à neuf fois ce jour-là...

Panneau 4

L’abbé Joseph DELACOTTE s’était fait avant la guerre le peintre et l’historien de la Suisse Normande. Son oeil exercé a su saisir également en un témoignage émouvant cette période de profonde détresse mais aussi de grand espoir pour les populations civiles. Ses propos ont été recueillis en 1947 par René Herval, historien et écrivain normand dans l’ouvrage La bataille de Normandie, récit de témoins.

Garage Lemonnier

« …Pont-d’Ouilly avait été de nouveau bombardé le dix août [1944]. Les avions y revinrent jusqu’à neuf fois ce jour-là et les jours suivants, avec l’intention bien arrêtée de faire sauter le pont. Beaucoup de bombes tombèrent, comme toujours, sur les maisons voisines. Enfin, le douze, le pont déjà miné par les Allemands s’écroula dans la rivière. L’ennemi, maintenant, fuyait en direction de Putanges et de la haute vallée de l’Orne… »

« …Le quinze août [1944], tout était fini et l’ennemi continuait sa retraite. Le même jour, les Anglais arrivèrent à Pont-d’Ouilly. A deux heures après-midi, une colonne de tanks et de camions passait au village de Saint-Christophe, venant des hauteurs de Saint-Clair. Il se produisit alors un incident fort regrettable, dû parait-il, au fait que les Anglais étaient en avance de plusieurs heures sur l’horaire prévu. Des avions alliés les survolèrent et les prenant pour des Allemands, se mirent à les mitrailler. Des camions de munitions sautèrent et plusieurs maisons furent incendiées. L’excellent patriote Charles Gomont, ainsi qu’une voisine, Mme Olivier, périrent victimes de cette fatale méprise… »

5 - Sans le pont Bailey, nous n’aurions pas gagné la guerre

Panneau 5

Le pont d’Ouilly, un pont de pierre qui enjambe l’Orne depuis 1851 mais dont les origines remontent à l’époque gallo-romaine est attaqué à plusieurs reprises en juin et juillet 1944 par l’aviation de bombardement britannique qui rate sa cible. Les mines, placées par les Allemands début août, explosent finalement sous les bombes anglaises le 12 août détruisant les deux arches centrales.

Pont Bailey sur l'Orne

La 59ème division d’infanterie britannique libère le village le 15 et dès le 19 le génie militaire installe un pont métallique provisoire Bailey qui prend appui sur les parties non détruites du pont de pierre. Et comme il faut joindre l’utile à l’agréable, l’ouvrage est baptisé du prénom d’une jeune fille qui assiste aux travaux, Jacqueline Sébire. Le pont reconstruit sera inauguré en 1948 mais l’ancienne passerelle métallique démontée est toujours visible à Falaise.

Les ouvrages préfabriqués légers conçus par l’ingénieur Donald Bailey au début des années 1940 pouvaient être montés en deux heures par une équipe de quarante hommes. « C’était le meilleur modèle de ce type que nous ayons jamais eu, sans le pont Bailey, nous n’aurions pas gagné la guerre », affirma le maréchal Montgomery.

6 - Avec vous nous reconstruirons la France

Panneau 6

Automne 1944, si la bataille s’est éloignée, la guerre n’est pas terminée pour autant. On s’efforce de déblayer ce qui reste des maisons, de consolider tant bien que mal les ruines et de récupérer les meubles et les objets ayant échappé aux bombardements et au pillage. Quelques baraquements provisoires sont montés route de Caen et dans le parc près de l’église.

On fait aussi les comptes : trente-trois maisons, l’école et la mairie sont détruites à Ouilly-le-Basset, sept à Saint-Marc-d’Ouilly. Les deux communes sont déclarées sinistrées par arrêté préfectoral du 18 juillet 1945. On espère une reconstruction rapide. Ce n’est pas si simple. De plans d’urbanisme contestés en remembrement délicat, d’expropriations difficiles en menace de démission du conseil municipal, on ne progresse guère. Pour autant, le pont symbole de l’agglomération est ouvert à la circulation le 8 avril 1948 et inauguré le mois suivant.

18 juillet 1948 - Concours Agricole

Afin de faciliter les démarches et d’équilibrer la reconstruction sur les deux rives de l’Orne, les élus décident de la fusion des deux communes. Le 23 août 1947, Ouilly-le-Basset et Saint-Marc-d’Ouilly deviennent Pont-d’Ouilly. Marcel Guyon en est le premier maire. La reconstruction proprement dite ne commencera pourtant qu’en octobre 1953 avec celle de l’Hôtel du Commerce et de l’îlot central. Elle permet de sauvegarder un certain nombre d’édifices intéressants, de mettre en valeur les berges du fleuve, de faciliter la traversée du bourg et d’en permettre le développement futur.

A - Après avoir été battue et occupée, la France a vu dans la résistance à l'ennemi le seul moyen de sauver son existence et sa grandeur

Panneau A

Le maquis de Saint-Clair

Début 1944, le maquis de Saint-Clair regroupe les réseaux de résistance opérant dans un vaste secteur au sud-est de Caen, sous l’autorité d’un officier français de vingt ans d’origine bordelaise, Jean Renaud-Dandicolle. Celui que ses compagnons appellent le « capitaine Jean » appartient au Special Operation Executive, le fameux S.O.E., le service secret britannique dans les territoires occupés.

L’effectif du maquis fédère les groupes de Barbery, Bretteville-sur-Laize, Cesny-Bois-Halbout et Pont-d’Ouilly et rassemble une petite centaine d’hommes. Jean Renaud-Dandicolle fait procéder à des parachutages d’armes, mitraillettes Sten, explosifs, crève-pneus, pour équiper ses hommes. Pour le moral des troupes, les largages britanniques contiennent aussi du chocolat, des biscuits et des cigarettes.

Les missions du maquis sont principalement le renseignement. Les informations recueillies permettent le repérage et la destruction des rampes de V1 de Cauvicourt et de Bretteville-sur-Laize. L’assistance aux aviateurs alliés abattus, puis à partir du 6 juin, le sabotage de voies ferrées et les attaques de convois allemands sont menés par ces résistants. L’activité du maquis de Saint-Clair cesse le 8 juillet 1944 suite à l’arrestation et l’exécution du « capitaine Jean » et de plusieurs de ses compagnons.

B - L'appel du laboureur dans le matin brumeux

Panneau B

Parachutages et sabotages en Suisse Normande

L’armement, l’équipement et l’organisation des maquis bas-normands sont des missions confiées par le Special Operation Executive (S.O.E.) à Jean Renaud-Dandicolle. Faiblement armés de fusils de chasse ou d’armes récupérées après la déroute de l’armée française, les « combattants de l’ombre » manquent de moyens et de puissance de feu. Fin 1943 et surtout au cours du premier semestre 1944, plusieurs parachutages d’armes ont lieu.

Le scénario est à chaque fois le même. Repérage d’un champ suffisamment dégagé à l’écart des voies empruntées par l’ennemi, transmission des coordonnées en Angleterre par radio, mise sur pied d’une équipe de huit hommes chargée de baliser le terrain, attente fébrile parfois pendant plusieurs jours du message de la BBC, lampes rouges ou blanches dans la nuit, signaux optiques en morse, largage dans le fracas des moteurs du bombardier britannique des précieux containers, et puis très vite avant le lever du jour, camouflage dans une ferme amie des armes et du matériel parachutés.

Le fait d’armes le plus important du maquis de Saint-Clair est le sabotage de la voie ferrée Caen-Flers près de la halte de Grimbosq, dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, à l’heure où les Alliés abordent les côtes normandes. Il y a aussi le soir même l’attaque d’un convoi allemand près de l’étang de Meslay. Puis, les maquisards exécutent le plan « routes et guérilla », visant, par l’abattage d’arbres et l’utilisation de crève-pneus, à retarder le déplacement des troupes allemandes.

C - Mon village à l'heure allemande

Panneau C

Conservé aux Archives départementales du Calvados le registre des délibérations du conseil municipal de Saint-Marc-d’Ouilly (aujourd’hui Pont-d’Ouilly) permet de mieux comprendre le quotidien d’un village français sous l’occupation.

Vivre sous un nouveau régime politique, l'État français
« L’an 1940, le quinze novembre à dix heures (heure allemande), le conseil municipal légalement convoqué réuni sous la présidence de M. Charles Constantin, décide l’acquisition de trois portraits du maréchal Pétain, chef de l’État pour être apposés dans la mairie et les écoles… »

Un quotidien de pénurie et du rationnement
« L’an 1941, le vingt-cinq janvier à quinze heures (heure allemande), le conseil municipal crée une commission de rationnement de chaussures composée de monsieur le maire, président, messieurs Biot, Delacour et Dupont, membres. »

Fournir la nourriture aux troupes d'Occupation
« L’an 1941, le 14 octobre à quinze heures (heure allemande), le conseil municipal, la récolte de pommes de terre apparaissant largement déficitaire, demande qu’il lui soit accordé jusqu’au vingt octobre pour établir une répartition équitable du contingent à fournir. Toutefois il fait l’observation, d’ores et déjà, que la contribution de 48 tonnes imposées est hors de proportion avec les possibilités communales… »

Comme noté pour chaque délibération du conseil municipal, l’heure légale devient l’heure allemande. Un communiqué des autorités d’occupation repris par la Presse quotidienne caennaise le 25 juin 1940 annonce : « Avance de l’heure. Afin d’unifier l’heure, la Kommandantur a prescrit d’adopter cette nuit à Caen l’heure de l’Europe centrale ; à minuit, il faudra donc avancer d’une heure les montres et les horloges. »

D - La résistance c'est l'espérance active pour un monde plus juste

Panneau D

Les martyrs de la ferme Grosclaude

La nuit du 6 au 7 juillet 1944, Jean Renaud-Dandicolle, le «capitaine Jean », chef du maquis de Saint-Clair passe la nuit à la ferme de Georges et Eugénie Grosclaude, agriculteurs résistants qui abritent un dépôt d’armes et hébergent des maquisards. Il est accompagné de son opérateur radio, le lieutenant anglais Maurice Larcher, d’un aviateur canadien, Cleary, et d’un maquisard français, Jean Foucu. Ils ont décidé de replier le poste de commandement du maquis en Mayenne le lendemain mais passent une dernière nuit à la ferme, car « les Grosclaude ont préparé un bon repas ».

Le 7 juillet au petit matin, deux soldats allemands cantonnés dans les bois à proximité se présentent à la ferme pour vraisemblablement la réquisitionner. L’affrontement est inévitable. Les deux Allemands sont abattus mais ont eu le temps de donner l’alerte. La riposte est immédiate. Larcher et Cleary sont tués. Foucu et Renaud-Dandicolle s’enfuient mais ce dernier est capturé. Quant aux époux Grosclaude, effroyablement torturés, on ne retrouvera jamais leurs corps. On perdra toute trace également du « capitaine Jean », exécuté sans doute quelques heures après son arrestation.

Imprudence, dénonciation ou circonstance fortuite, les différentes enquêtes menées après la guerre ne firent jamais totalement la lumière sur cette affaire et ne permirent pas non plus de retrouver les corps de trois des victimes.

Un monument commémoratif élevé à l’emplacement du drame a été inauguré le 6 juillet 1947.

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